Nous avons choisi deux jeunes artistes qui travaillent déjà en collaboration dans le collectif l’Autre. Deux artistes qui reconstituent la réalité à partir de traces, artéfacts ou autres palimpsestes d’individus, d’objets. Réécriture par la représentation pour Cocotte, et reformulation de la perception du réel dans le travail de Ludovic Bastide. La brutalité, la cruauté, l’effroi du réel se trouvent ici sublimés par le travail de l’artiste qui rend cette réalité supportable, redonnant ainsi à l’œuvre d’art toute sa signification et sa pertinence.
Cyril RIVES, la Galerie du Platane Février 2012




Le collectif l’Autre, c’est la réunion de deux jeunes artistes de la région nîmoise, Ludovic Bastide et Cocotte, qui choisissent de travailler ensemble, conscients de la complémentarité et de la potentialisation de leurs travaux respectifs. Pour cette exposition de la Galerie du Platane, Cocotte et Ludovic Bastide ont agencé et fragmenté le lieu d’exposition avec un souci de la gestion de l’espace et du volume, mettant en valeur la diversité des médias utilisés et reflétant une ambiance résolument noire, en résonance avec l’actualité.
Cyril RIVES, la Galerie du Platane Février 2012
L’exposition est un parcours dans une sphère privée : nous entrons d’abord dans une cuisine, une des deux grandes photographie suspendue de Cocotte, avec à droite une série de photos extraites de la série Fotoblog, journal intime des différents segments de la vie de l’artiste. Plus loin nous retrouvons la série des portraits retrouvés dans les locaux d’une usine sinistrée, fragments de vie laissés en errance au gré des lois de l’économie. Artéfacts de personnes qui retrouvent ici une dignité dans un redécoupage de leurs portraits finement ciselés : redécouverte d’une humanité bafouée. Le siège de toilettes souillé d’un habitat fantomatique clôt l’espace, le confinant dans un étouffement paroxystique et pourtant terriblement humain.
La vue est déstabilisante, la frontière qui se dessine apparaît presque virtuelle du fait de l’épaisseur du support photographique, ainsi le spectateur ressent une impression de déjà vu, ou mieux de déjà vécu, palimpseste de nos émotions et de nos moments de vie.